Anthologie bilingue de la poésie chinoise tardive : Vent du Soir
Poèmes chinois
La traduction de textes poétiques dans la langue chinoise classique
L'Essai sur la Peinture 敘畫 de 王微 Wang Wei, ou de la difficulté de saisir la pensée dans la prose lettrée ancienne.
Les difficultés d’interprétation de la langue classique chinoise ne se limitent pas à la poésie. Dès qu’ils s’éloignent de la description pure pour tenter d’élaborer des réflexions conceptuelles, les textes peuvent présenter de sérieuses difficultés d’interprétation, que l’absence de ponctuation et l’existence de variantes tendent à accroître encore, et qui conduisent à d’importants écarts entre les différentes traductions qui peuvent exister en langues occidentales.
Trois traductions contemporaines d’un xiaoling 小令 de Zhang Kejiu
Après avoir traduit une série de poèmes composés par Zhang Kejiu 張可久 (vers 1270 – vers 1348), qui fut sous la dynastie des Yuan l’un des auteurs les plus prolifiques et remarquables de cette variété de 曲, je m’aperçus que l’un d’entre eux avait été intégré par Rainier Lanselle dans ses traductions des œuvres de l’époque Yuan dans l’anthologie de la Pléiade (Éditions Gallimard, 2015).
La traduction de textes poétiques chinois est un exercice difficile, et l'on pourrait supposer que le fait d'avoir le chinois pour langue maternelle procurerait un certain avantage à cet égard. Il se trouve qu'il n'en est rien.
Dans un ouvrage récent (2012) en langue anglaise consacré à la traduction de cent cinquante-deux ci 詞 des Song et à la présentation de leurs auteurs, Edward Chang propose une fort intéressante introduction…
…ou les tribulations des traducteurs chinois en poésie chinoise classique
«Comment analyser le poème ci de Yan Jidao écrit sur l'air de Zhe Gu Tian « Ces retrouvailles sont-elles un rêve ? »
Comme souligné précédemment, les troisième et quatrième vers (en gras) du poème de Yan sur l'air de Zhe Gu Tian sont interprétés de façon très différente par les traducteurs. L'une des causes de ces opinions divergentes… »
L’œuvre est une femme au miroir : sa beauté ne saurait se révéler tout à fait et sous tous ses aspects sans se refléter sur une surface étrangère, et à une certaine distance.
Bien sûr, l’œuvre littéraire est ancrée dans une langue qui en fournit toute la substance elle n’existe qu’en utilisant le vocabulaire et la syntaxe propres à cette langue particulière, et ce que l’œuvre dit se trouve tout entier contenu dans les mots…
Traduire une poésie chinoise : la Chanson des corbeaux et des pies de Dame He
Pour comprendre ce poème, il convient d’en préciser le contexte. Dans l’antiquité chinoise, à l’époque des Royaumes Combattants, forcée de quitter son époux Yan Ping pour devenir concubine d’un roi Song, Dame He préféra se suicider. En ce tragique destin, elle écrivit ce poème…
Il a paru intéressant ici de traduire une poésie Tang (唐詩) de façon plus détaillée afin de permettre aux personnes intéressées de mieux comprendre en quoi peut consister le processus de traduction d’un poème en langue classique on en profitera pour formuler quelques commentaires sur les caractères et leur signification, en relation aussi avec la langue moderne. On pourra ainsi mieux saisir à la fois la spécificité de cette langue poétique classique et sa grande proximité avec le chinois d’aujourd’hui…
Le traducteur de chinois classique – la traductrice souvent, car les dames sont fort actives dans le domaine – est quelqu’un qui réfléchit au cours de sa tâche de traduction, bien au-delà de ce que le texte sur l’établi lui impose. La nature de la langue d’origine, à peu près unique dans son genre et très différente de la langue indo-européenne dans laquelle s’effectue la traduction, la distance culturelle, historique et tout simplement temporelle qui sépare l’époque de création des œuvres originales de ce début du XXIème siècle…
Jacques Pimpaneau, Lettre à une jeune fille…, Arles, Philippe Picquier, 1997, 128 p ., ISBN 2-87730-036-6.
Une invitation à la découverte de la langue classique chinoise par la poésie, à travers un choix d’œuvres des grands auteurs, dans une délicate atmosphère de réflexions confucéo-bouddhiques, sagesse des nations chinoises.